Les dictionnaires français, à
la fois le dictionnaire Larousse et le dictionnaire Robert font remonter
l'origine de ce mot à la déformation du mot d'origine
anglo-américaine utilisé pour la mise en relation entre
personnes : hallo venu de halloo, salutation prononcée
au début des conversations dans le pays d'origine du téléphone.
Ce hallo perdit ensuite son « h » pour devenir allô
ou allo, la francisation de ce mot en « allô » datant
de 1890.
L'origine du mot « halloo » anglais est incertaine. Plusieurs
explications en ont été données.
Il remonterait aux bergers normands installés
en Angleterre après l'invasion de Guillaume le Conquérant
au XIe siècle, bergers qui s'appelaient ou rassemblaient leurs
troupeaux par des halloo (l'anglo-normand halloer signifiait «
poursuivre en criant »).
« Allô » pourrait venir de Hallow, qui est également
une salutation que les marins britanniques se lançaient d'un
navire à l'autre.
En tant que français, nous avons tendance à
croire que cette expression est utilisée dans le monde entier.
Mais, en réalité, dans les autres pays, ce mot n'existe
pas. Nos voisins du Sud ont leur propre expression au téléphone
: les Italiens répondent en disant « pronto »,
les Espagnols « oiga » et « diga »
(« écoutez » et « parlez ») ou
encore "Tak, slucham" en polonais.
Selon d'autres sources, le mot « Allô ! » viendrait
de l'expression hongroise hallom, qui signifierait « Jentends
», employée par Tivadar Puskás,
pionnier du téléphone et inventeur du central téléphonique,
lors de l'entrée en service de la première ligne téléphonique,
en avril 1877.
Il était ainsi possible de dire : « Hallod ? » (Entendez-vous
?), « Hallom ! » (Je tentends !) et « Halló...
» (Bonjour...)
Cette histoire serait à l'origine de notre historique expression
téléphonique.
« Allô » n'est pas seulement une habitude anodine
: ce petit mot a aussi une fonction phatique, c'est-à-dire qu'il
permet d'établir ou de prolonger une communication entre deux
personnes, et de s'assurer que l'on a bien l'attention de l'autre interlocuteur.
Roman Jakobson, le linguiste russo-tchéco-américain, définit
dans son essai de linguistique générale en 1963 cette
notion de fonction phatique : « Il y a des messages qui servent
essentiellement à établir, prolonger, ou interrompre la
communication, à vérifier que le circuit fonctionne [ ],
à attirer l'attention de l'interlocuteur ou à s'assurer
qu'elle ne se relâche pas. » Un simple
« Allô ! » permet donc d'indiquer à votre interlocuteur
que vous avez voulu décrocher le téléphone et que
vous êtes enclin à discuter. Et c'est fort utile en début
de conversation.
Mais revenons à
cette soirée historique du 10 Mars
1876.
Bell installe le recepteur dans une pièce et
le transmetteur dans une autre pièce à quelques mètres.
A la suite d'une nième tentative, ou Bell crie "Ahoy"
dans son transmetteur, Bell ajoute de l'acide dans le transmetteur
et en renverse sur son patalon le faisant s'exclamer ;
Mr watson i want to see you (M. Watson,
j'ai besoin de vous)
De son côté Watson entend la voix de Bell dans l'appareil
et se précipte dans l'autre pièce et déclare
qu'il avait entendu et compris ce que Bell disait. Bell demande
de répéter les mots. Watson a répondu, "Vous
avez dit "M. Watson, j'ai besoin de vous" Fou de joie
il se mirent à danser une danse Mohawh (tribue indienne).
... En changeant de place Bell a pu écouter tandis que M.
Watson lisait quelques passages d'un livre dans l'embouchure, les
mots étaient à peine audible mais la parole venait
d'être transmise pour la première fois, si on ne tient
pas compte de l'histoire de Meucci
Le soir même Bell écrit à son père qu'il
est enfin parvenu à transmettre la parole.
Le téléphone et l'invention du phonographe
ont une relation très étroite.
Lorsqu'Edison découvrit le principe de l'enregistrement sonore
le 18 juillet 1877, il cria « Halloo ! » dans l'embouchure
du phonographe. Ce mot était l'appel traditionnel pour inciter
les chiens à la chasse, et est un proche parent de « hilla
», « hillo », « halloa » et « hallo
», tous utilisés pour héler à distance. Le
« bonjour » britannique, qui date du milieu du XIXe siècle,
est trompeur. Il n'était pas utilisé pour saluer, mais
pour exprimer la surprise, comme dans « Bonjour, qu'avons-nous
ici ? »
Un mois plus tard (le 15 août 1877), alors que
les téléphones s'apprêtaient à être
introduits à Pittsburgh, Edison a suggéré d'utiliser
« Hello » pour faire savoir à l'autre partie
sur la ligne téléphonique que quelqu'un était prêt
à parler.
Déterminé à percer le mystère
du « bonjour », M. Koenigsberg s'est lancé
dans une quête tortueuse qui l'a finalement mené, triomphalement,
aux archives de l'American Telephone and Telegraph Company, dans le
Lower Manhattan, où il a découvert une lettre inédite
d'Edison. Datée du 15 août 1877, elle est adressée
à un certain TBA David, président de la Central District
and Printing Telegraph Company de Pittsburgh. M. David s'apprêtait
à introduire le téléphone dans cette ville. (voir
le document de Koenigsberg)
À l'époque, Edison envisageait le téléphone
comme un appareil exclusivement professionnel, avec une ligne ouverte
en permanence aux deux interlocuteurs. Cette configuration posait un
problème : comment savoir si son interlocuteur souhaite parler
? Edison aborda la question ainsi :
« Ami David, je ne pense pas que nous ayons besoin d'une sonnette
d'appel, car « Hello! » peut être entendu à
3 à 6 mètres de distance. Qu'en pensez-vous ? »
Edisson (Hello = Bonjour en français)
C'était un mot du destin. Dans les laboratoires du rival d'Edison,
comme nous venons de le rappeler, Bell insistait sur le fait que «
Ahoy ! » était la bonne façon de répondre
au téléphone. I
l fut supplanté par « hello », qui devint
la norme lorsque les premiers centraux téléphoniques,
équipés par Edison, furent installés aux États-Unis
et que les manuels d'utilisation adoptèrent ce mot.
Le premier central public, ouvert à New Haven le 28 janvier 1878,
oscillait entre « hello » et le renfermé «
Que voulez-vous ? » de son manuel. En 1880, « hello » l'emporta.
LE
SCANDALE DU TÉLÉPHONE. hello ! hello ! hello ! par Thomas Nast, Harper's
Weekly, février 1886, Oncle Sam.
Malgré le triomphe incontestable du « hello» d'Edison,
je pense que le « Ahoy » de Bell comme salutation téléphonique
mérite d'être conservé. Et il a connu un nouveau
souffle lorsque M. Burns des Simpson a commencé à répondre
à son téléphone par « Ahoy-hoy ».
Une autre connexion « Bonjour » avec le
phonographe
Dans le cadre de l' article de Scientific American de
février 1888, après qu'Edison ait apporté son «
nouveau phonographe » (le phonographe « amélioré
») à son bureau pour une démonstration, Scientific
American a inclus un tracé de l'enregistrement phonographique
du mot « Hello » et l'appareil utilisé pour réaliser
le tracé.
Supplément Scientific American n° 632, 11 février
1888 et Supplément de Scientific American ,