Comment dater certains téléphones Français

C'est plus de 140 noms de personnes/sociétés qui ont innovés, fabriqués, améliorés les téléphones du début jusqu'aux années 1940-60.
En France, entre 1880 et 1910 des dizaines de noms de constructeurs au service des sociétés existantes, apparaissent. Certains ont produit une multitude de modèles différents tandis que d'autres se sont contenté d'un ou deux modèles. En voici une liste non exhaustive.

Dans le Paris de 1880, on comptait une centaine d’entreprises électriques mais seulement quelques-unes de télégraphie ou de distribution électrique. Une poignée d’entre elles étaient de grande taille comme celle de Christophe (galvanoplastie ; 1000 ouvriers), celle de Breguet (250 ouvriers), ou encore celle de Leclanché (fabrication de piles ; 50 ouvriers).

- Achard : 22 rue du Cloître Saint-Merri 75004 Paris
- Adam : 9 rue Biainville 75004 Paris
- Baron : 36 rue Polonceau 75018 Paris
- Beaujouan : société d'Ivry-port
- Baradel Epinal
- Bazar du voyage 3 place de l'opéra et 42 rue Rochechouart
- Blandin et Loison : 18 rue Saussier-Leroy 75017 Paris
- Brunet : 30 rue des usines 75015 Paris

- Chaintreau : 19 rue Saint-Didier 75016 Paris
- Chenet : 35 rue d'Enghein 75010 Paris
- Chevalier : 36 rue Milton 75009 Paris
- CGCT
- Clement Streicher : 118 rue Lafayette 75010 Paris
- Compagnie Industrielle des Téléphones (CIT) :
- Conrad : 75 rue Miromesnil 75008 Paris
- Cornette : 23 rue Michelle Comte 75003 Paris
- Corneloup : 132 , boulevard Saint-Germain , à Paris
- Courtot : 75 rue Caumartin 75009 Paris
- Crosse : 3 rue des Vosges Paris
- Darras atelier Deschiens 123 Bd St Michel Paris
- De Branville et cie : 25 rue de la Montagne Sainte-Geneviève Paris
- Delattre : 81 rue du Ranelagh 75016 Paris
- Douce et Fesche : 116 rue de Rivoli ParisDelforges : 6 rue Albouy Paris
- Digeon & Cie : 37 rue de Rome Paris
- Desruelles : 8 bis avenue Percier Paris
- Dumont : 14 rue du dragon ParisFerry : 10 rue Choron Paris
- Duchatel 62 rue Tiquetonne 75002 Paris
- Figueras E. : 171 rue Lafayette Paris
- Fortin : 30 rue de Varennes ParisFranken : 90 rue de Grenelle Paris
- Gallois : 28 rue Ducange Paris
- Gautier : 48 rue de l'Université Paris

- Girard et cie : 10 boulevard Morland Paris
- Grenet : 26 rue Laugier Paris
- Guérin : 74 boulevard Malesherbes Paris
- Hamm : établissements hamm, Levallois-Perret
- Jarlaud : 6 rue Vignon Paris
- Jousse : 14 rue de la chancellerie Versailles Paris
- Kotyra : 52 rue de Lévis Paris
- Labre : 33 rue hallé Paris
- Lahaye : 17 gallerie de Cherbourg Paris
- Laisné : 22 rue Tournefort
- Leclercq : 18 rue Madame Paris
- Loiseau : 92 boulevard d'Enfer Paris
- Maldant : 21 rue d'Armaillé Paris
- Marchais : 56 boulevard de la Reine Versailles
- Morelle : 39 avenue d'Orléans Paris
- Monteillet : 430, Boulevard Richard-Lenoir.
- Pelletier et Cie : 14 rue Beauregard Paris
- Plazolles : 810 rue Diderot Bagnolet Seine
- Radi : 40 rue Pascal Paris
- Renaux : 1 bis rue Belair Versailles
- Sohy : 1719 rue Lebrun Paris
- Société Anonyme Française : 20 rue Saint-Lazare 75009 Paris
- Société Française de l'Hygéaphone : 132 rue Montmartre 75001 Paris
- Tailleur : 101 rue saint dominique Paris
- Tartif : 30 avenue des ternes Paris
- Téléphone à air Picq : 14 rue Lafayette Paris
- Trépina (le téléphone privé national) : 28 place Saint-Georges 75009 Paris
- Thomas : 182 boulevard de la villette Pris
- Thomson-Houston
- Triadou : 14 rue Doudeauville Paris
- Zion : 68 avenue de Chatillon Paris

1878

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La plus grande partie des récepteurs et des transmetteurs qui sont détaillés dans cette étude sont d’origine française belge ou allemande; le lecteur pourra s’en étonner et nous taxer de partialité; il n’en est rien, et la multiplicité des téléphones français s’explique d’elle-mème, si l’on tient compte des procédés d’exploitation dans les différents pays.
Le service téléphonique est exploité soit par des Compagnies, comme en Amérique, soit par l’Etat, comme en Allemagne, en France...
Lorsque l’exploitation est entre les mains de Sociétés privées, chacune d’elles impose ses modèles d’appareils à ses abonnés, et la plupart de ces appareils ne diffèrent guère que par la forme.
- Aux Etats-Unis d’Amérique, par exemple, le récepteur Bell est presque universellement adopté; on le retrouve en Belgique, Angleterre et dans beaucoup d’autres pays.
- En Allemagne, où l’Etat fournit les appareils à ses abonnés, le modèle est unique et n’est modifié que si l’abonné désire un appareil de luxe. C'est essentiellent la compagnie Siemens & Halske pour les premières années.
- En Autriche et en Hongrie, nous ne trouvons guère que des Deckert et des Berliner ;
- Dans les pays du Nord
ce sont principalement des modèles Ericsson.
- En France, au contraire, au début chaque abonné achète son appareil. qui ne peut être choisi que parmi ceux qui offrent de bonnes garanties de construction et dont le rendement a été reconnu satisfaisant.
A ce double point de vue, chaque système a été examiné avec le plus grand soin par les agents de l’Administration française désignés à cet effet, et l’admission n'est prononcée que si l’appareil proposé ne laisse rien à désirer.

Dès 1878-1885 les premiers téléphones à plaque, (très recherchés par les collectionneurs) étaient munis de transmetteurs à crayons ou baguettes de charbon (comme les premiers modèles Ader à plaque).
Evolution oblige, vers 1885-1890 arrivent les téléphones à micro fixe, qui sont munis de transmetteurs à grenailles moulé, puis suivront les micros à charbon granulé (ou en poudre de carbone).
Nous avons constaté vers 1900, surtout à l’étranger, une tendance très prononcée en faveur des microphones à charbon granulé , presque partout, on cherche à les substituer aux microphones à baguettes de charbon.
De même, on est bien revenu des anciens errements qui consistaient à installer séparément chez l'abonné les divers instruments qui constituent son poste, au contraire, on réunit dans un petit meuble qu’on cherche à rendre élégant les divers éléments qui entrent dans la composition d’un poste d’abonné : transmetteur, récepteurs, appel magnétique, sonnerie, pile de microphone.

Il est fort probable qu'il y ait des incohérences et des erreurs et des manques, merci de me les communiquer.

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Pour le bohneur des collectionneurs :
Dès que les premiers réseaux téléphoniques urbains furent installés en France, la lutte s'engagea entre les constructeurs d'appareils.
Certains réseaux étaient exploités par la Société générale des téléphones, d'autres restaient la propriété de l'État, Évidemment, la Société n'admettait sur ses réseaux que les appareils dont elle possédait les brevets; mais l'État restait libre d'adopter pour son service tels appareils comme cela lui convenaient; il avait intérêt même, tout en n'admettant que des instruments de premier choix, à établir la concurrence entre les fabricants, de façon à faire profiter les abonnés des perfectionnements que cette concurrence ne manquerait pas de faire naître.
Le nombre des types de téléphones, d'abord restreint, augmenta rapidement, à mesure que la téléphonie elle-même se développait.

Premier fait marquant Pour nous éclairer sur la période de tel ou tel appareil :
Pour les téléphones connectés sur le réseau, l'état ordonne une normalisation de la fabrication des appareils :
L'abaissement des taxes après la nationalisation de 1889, eut pour conséquence une augmentation considérable dans le nombre des abonnements.
Chaque constructeur d'appareils électriques voulut avoir son modèle de téléphone. Beaucoup cherchèrent à produire à bon marché. Il en résulta que, si les appareils avaient bel aspect, si les parties visibles étaient soignées, les organes cachés n'étaient pas toujours d'un fini irréprochable. « Du moment que l'appareil fonctionne bien, disait-on dans les milieux intéressés, cela suffit. » Non, cela ne suffit pas, et l'Administration chargée des réparations, tant pour son compte que pour celui des abonnés, ne pouvait se désintéresser de la question.
Aussi, le 10 juin 1892, adressait-elle aux constructeurs un programme auquel ils devaient se conformer, à dater du 1er janvier 1893, sous peine de voir prononcer l'interdiction de l'emploi de leurs appareils sur le réseau.

« 1° Toutes les vis entrant dans la construction des appareils téléphoniques devront être faites avec des tarauds fabriqués avec un jeu qui sera établi par les soins du Dépôt central des Télégraphes et dont un exemplaire sera remis aux constructeurs qui en feront la demande.
« 2° Les contacts à butée seront absolument proscrits et remplacés par des contacts à frottement.
« 3° Il y aura lieu de supprimer les boudins qui sortent des joues des bobines d'induction. Noyer dans ces joues des plots métalliques sur lesquels on prendra les communications avec les circuits de la bobine.
« 4° Ne faire usage que de paillettes d'acier, avec contacts platinés, pour les ressorts de communication.
« 5° Le ressort antagoniste du crochet mobile devra fonctionner, d'une façon normale, sous des poids de 200 à 600 grammes attachés au crochet.
« 6° Les vis à bois seront remplacées par des vis à métaux ou par des boulons. Les têtes des boulons seront munies d'un pied et les écrous refendus, pour permettre le serrage au tournevis.
« 7° Toutes les communications seront établies en fil de cuivre, recouvert d'un isolant avec tresse de coton ou de soie et terminé par des poulies en laiton. La tresse sera rouge pour le circuit primaire, bleue pour le circuit secondaire, jaune pour le circuit d'appel et des trois couleurs pour les fils communs à plusieurs circuits.
« 8° Les bornes auront la disposition et porteront les indications : L1+L2 pour les fils de lignes, S1+S2 pour la sonnerie d'appel, ZS+CS aux pôles - et + de la pile d'appel, ZM+CM aux pôles - et + de la pile du microphone.

« 9° On n'emploiera, pour les joues des bobines d'induction, que du bois de buis, bien sec et bien sain. (Depuis, l'emploi de l'ébonite a été autorisé.)
« 10 ° Les cordons souples seront attachés sur les récepteurs à des bornes extérieures.
« 11° Les membranes des récepteurs seront vernies. »
Enfin, l'Administration, sans en faire une obligation, conseille l'adoption des dispositions suivantes :
- 1° Fendre les têtes des boutons pour permettre le serrage au tournevis.
- 2° Placer le crochet commutateur à gauche, ce qui permet à la personne qui se sert du téléphone d'avoir la main droite libre..
- 3° Ne plus faire usage, pour les bobines des récepteurs, de bobines en bois qui se fendent, et employer, au contraire, des joues métalliques soudées sur le noyau, en veillant à ce que cette carcasse métallique soit bien isolée du fil qu'elle supporte.

Marquages attestant de la conformité des appareils se présente sous la forme de 3 groupes de lettres et chiffres apposés soit au fer rouge au dos ou sous les appareils en bois ou soit sous forme de 3 poinçons sur les parties métalliques.
Le premier poinçon est composé des lettres "LT" au centre d'un ovale, un losange, etc...
LT étant le sigle du service chargé de vérifier la conformité des appareils (Lignes Téléphoniques).
Le second est un groupe de 1 ou 2 chiffres représentant le mois du contrôle,
Le troisième poinçon représente l'année du controle.


Il est donc normal que la date mentionnée par ces poinçons soit postérieure à la date de marché ou d'adjudication apparaissant sur la plaque constructeur. Depuis tous les appareils ayant accès au réseau de l'état sont dotés d'un numéro de série constructeur.
Nous nous plaisons à reconnaître que le programme de l'Administration a provoqué une sorte d'émulation entre les constructeurs, et que les nouveaux types de récepteurs et de transmetteurs sont beaucoup plus soignés que les anciens.

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Prix de téléphones en 1890

Voici la liste des appareils conforme aux préscriptions de cette circulaire du 10 juin 1892 du directeur des P&T.

Tableau des transmetteurs puis des récepteurs

1889 Un autre fait marquant :
L
’administration des P&T en prenant à sa charge, au mois de septembre 1889, l’exploitation des réseaux téléphoniques concédés à différentes compagnies privées, n’a qu’en apparence créé à son profit un monopole. Quelque paradoxale que puissc sembler cette manière de voir, il est certain que s’il y a eu accaparement des deniers des abonnés au profit des caisses de l’Etat, il y a eu aussi appui et protection donnés à l’initiative des inventeurs, dans le but de réaliser et d’appliquer les perfectionnements qui pouvaient avoir pour résultat d’améliorer le fonctionnement général du service.
Les premières sociétés concessionnaires exploitaient les brevets de certains inventeurs et s’en tenaient là; elles louaient leurs appareils aux abonnés qui n’étaient pas admis à utiliser d’autres instruments que ceux fournis par la Société.

Dès que l'Etat eut pris en mains l’exploitation des réseaux déjà en service et de ceux à créer, il n’en fut plus ainsi.
Conserver pour cette exploitation les quelques instruments monopolisés eût été arrêter tout progrès.
Adopter un appareil unique eût peut-être donné l’avantage de l’uniformité. Mais cette mesure aurait également contribué, dans une large mesure, à ralentir le zèle des inventeurs.

Il ne fallait pas songer non plus à admettre sur les réseaux tous les appareils que le public, trompé souvent par des apparences mensongères, se serait cru autorisé à utiliser, s’imaginant
avoir introduit dans son foyer le dernier degré de la perfection, alors que souvent il n’aurait acheté qu’un appareil de rebut, Il fallait donner satisfaction à tous, inventeurs et public, l’administration ayant charge d’âmes; la tâche était difficile. Lorsque vous avez contracté un abonnement téléphonique, il ne suffit pas que l'appareil que l’on installe chez vous vous donne plus ou moins satisfaction; il faut aussi qu’il donne satisfaction aux milliers d’abonnés qui paient pour s’entretenir avec vous et qui seraient lésés s'ils ne pouvaient y parvenir. Les exigences de l’administration sont donc justifiées lorsqu’elle soumet à des épreuves rigoureuses, avant de les admettre sur ses réseaux, les appareils nouveaux de chaque catégorie présentés par les constructeurs.

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Voici une liste plus précise des appareils conforme aux préscriptions de juin 1894 du directeur des P&T.








Bien que décrits dans cette étude, certains appareils n'ont plus été fabriqués après ces contraintes et les évolutions.

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La liste des récepteurs et des transmetteurs admis sur les réseaux français, à la date du 1er mars 1901, est la suivante :
----------------------------------- Récepteurs ----------------------------------_-------------------------Transmetteurs ------------------------------

Par rapport à la liste 1893, il y a pas mal de changements.

Anecdote : En 1912, on comptabilisera plus de 150 types différents de téléphones agréés, et beaucoup plus non agréés pour des installations privées.

Tout ces renseignements vous permettront peut être d'identifier les Noms d'appareils, de pouvoir dater vos trouvailles ... de vous y retrouver.

En 1912 l'administration rend obligaoire de relier les fils de liaisons à l'intérieur de l'appareil et suppression des bornes extérieures.

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