Fin
1877 première conversation téléphonique entre l'Angleterre
et la France
Alors
que G BELL, arrivé en France termine sa
présentation du téléphone en décembre 1877,
Voici ce que l'on a pu lire dans la presse :
1877 Revue des idées nouvelles : bulletin
du progrès : dans la philosophie, les sciences, les lettres, les
arts, l'industrie, le commerce et l'agriculture .
Le téléphone à Paris.
Moins avancés sous ce rapport que les Anglais et les Allemands,
nous navons point encore appliqué chez nous la grande et
belle invention américaine de M. Graham Bell. Cependant, il y a
un pas de fait. Le téléphone qui a été exhibé
lautre jour à lAcadémie des Sciences, par M.
Bréguet, a fonc tionné plus récemment encore entre
la France et lAngleterre, à titre dessai, et des inspecteurs
de lignes télégraphiques anglais et français, placés
les uns à Saint-Margaret, sur la côte anglaise, près
de Douvres, les autres à Sangatte, près de Calais, ont pu
très-bien causer à travers le détroit.
Nous avons déjà donné une description (voir notre
numéro de juin) du téléphone, et nous pourrions nous
y tenir, mais en voici une autre qui nous parrait plus nette et plus fidèle,
et que pour notre part nous préférons. Aussi bien, depuis
lors, M. Graham Bell a beaucoup perfectionné son instrument. Au
jourdhui, par exemple, le transmetteur et le récepteur ne
sont quun seul et même appareil à double fonction.
Cest extérieurement comme intérieurement un cylindre
de bois, au milieu duquel se trouve un aimant. Lune des extrémités
de cet aimant est maintenue par une vis, et à lautre se trouve
une bobine de fil de cuivre isolé. En face du pôle de laimant,
sur la partie supérieure du cylindre, est tendue une membrane en
fer
doux, protégée par une pièce de bois cave et hémisphérique
qui sert à la résonnance En dehors du cylindre de bois le
fil de cuivre de la bobine sen
roule sur deux bornes, doù partent les conducteurs qui vont
aboutir aux bornes du cylindre correspondant. Là, le chemin suivi
parle son est le même, en étant inverse, cest-à-dire
que le son passe par la bobine du second cylindre, impressionne magnétiquement
laimant de ce second cylindre exactement comme il a fait celui du
premier et met en mouvement la membrane de réception exactement
comme il a fait celle de transmission. Chaque cylindre tout monté
tient peu de place. Il na guère plus de 12 centimètres
de longueur et au plus 6 de largeur. Il faut remarquer, et cest
là un grand point, tant par léconomie que par la rapidité
dinstallation qui en résulte, que le fonctionnement du téléphone
de
Graham Bell se passe tout à fait de pile. Pour ce qui est de la
portée du son, M. Bréguet a reconnu quen interposant
une résistance égale à celle
que produiraient 1000 kilomètres de fil il entendait encore son
interlocuteur très-distinctement pourvu quil parlât
sans précipitation. M. Graham Bell, étant parvenu à
se faire entendre, en interposant une résistance plus considérable
que celle qui provient de la longueur du câble transatlantique,
ne doute pas quon ne puisse arriver durant lexposition de
1878 â communiquer oralement de Paris à New-York et vice
versa.
* * *
Récit
de l'univers illustré page
754 du
1 décembre 1877
Nous lisons dans "la France" que le téléphone
vient de fonctionner entre la France et l'Angleterre.
Deux cornets acoustiques aimantés ont élé
placés la semaine dernière a Saint-Margaret,
sur la côle anglaise, près de Douvres, et a Sangaite,
près de Calais, puis reliés entre eux par un fil
métallique.
Des conversations ont été échangées
ainsi à travers le détroit, les résultats
obtenus ont paru très satisfaisants aux inspecteurs des
lignes de Douvres et de Calais.
Ces téléphones ont aussi été présentés
par le Professeur Hughes, l'inventeur du microphone à M.
Despointes, Manager de la "Submarine Telegraph company"
Anglaise.
La même chose a eu lieu dans des expériences entre
Brest et Penzance (Angleterre méridionale)
En 1996, c'est un collectionneur Australien de l'ACTS
Tony Falzons qui a pu acquérir cette historique paire
de téléphones Bell
et
nous raconter son histoire
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Ces
téléphones sont la paire originale donnée
par BELL à l'Angleterre en 1877 et utilisés pour
converser entre L'Angleterre et la France pour la toute première
fois.

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En 1891 eu lieu
la première communication publique entre Londres et Paris
La Poste Britanique annonce le lancement imminent du service téléphonique
public Londres-Paris. 8, pour 3 minutes, d'une valeur de 40 £
d'aujourd'hui.
15 mars 1891

Dans les essais de télégraphie et de téléphonie
simultanées, effectués entre Paris et Londres, au mois d'avril
1893, l'office anglais réalisait une importante amélioration.
sur l'emploi du système duplex Wheatstone et Hughes.
Cette dernière application fut même l'objet d'expériences
si variées et d'observations si minutieuses qu'elle ressortit bientôt
comme l'une des plus importantes du programme. En même temps un
service pratique en duplex Hughes fut étudié et organisé
successivement sur les câbles de Calais-Douvres, Boulogne-Folkestone
et Dieppe-Newhaven. Le câble du Havre, ne pouvant fournir le rendement
normal, avait été, dès le début, complètement
éliminé. Les résultats acquis pendant la période
d'essais furent tels que l'administration française et l'office
anglaise résolurent de maintenir provisoirement en service régulier
une installation duplex Hughes, Quand se produisit l'interruption du câble
de Boulogne à Folkestone, le 14 février, il y avait près
de deux ans que le poste central de Paris et le post-office de Londres
utilisaient journellement, dans des conditions très satisfaisantes,
ce système de transmission télégraphique. Aussi,
lors de l'interruption du 14 février, le premier soin des correspondants
fut-il de constituer d'autres installations duplex.
Dans "Le Panthéon de l'industrie" : journal hebdomadaire
illustré du 01 mai 1891, on lisait :
La ligne téléphonique
entre Paris et Londres.
Nous avons fait connaître autrefois des travaux
fort intéressants relatifs à la téléphonie
à grande distance. Les transmissions se font à des
distances de plus en plus grandes ; le 15 mars 1891, on a
pu converser téléphoniquement
entre Londres et Paris.
On a pu craindre un moment que l'ouverture de la nouvelle ligne
ne fut bien retardée, car le vaisseau qui portait le câble
téléphonique destiné à relier la France
et l'Angleterre a été assailli par une violente tempête.
Les journaux ont raconté son odyssée. Les ingénieurs
français à bord du Monarch ont pu croire un moment
que leur ouvrage était perdu. L'opération de la pose
du câble a été rendue très difficile
; mais il a définitivement été posé,
et l'on se souvient aussi sans doute que le premier message envoyé
d'Angleterre en France a été un verset de la Bible,
qui n'était pas trop mal choisi, mais qui ne laissa pas d'étonner
un peu ceux qui ne s'attendaient qu'aux courtoises banalités
des inaugurations officielles.
M. Preece est l'ingénieur électricien
en chef de la poste d'Angleterre ; il avait particulièrement
étudié la question de la transmission téléphonique
à grande distance ; il avait bien compris que, pour ces transmissions
à grande distance, il y a deux obstacles à vaincre,
la résistance de la ligne d'abord et puis sa capacité
électrostatique; la limite de perceptibilité des transmissions
est en rapport avec le produit de ces deux facteurs. L'unité
de résistance se nomme l'ohm; l'unité de capacité
se nomme farad (une abréviation assez malheureuse de Faraday)
et comme le farad est trop grand pour les besoins de la pratique,
on fait usage d'une unité moindre qu'on
nomme le microfarad. Quand le produit de la résistance d'une
ligne mesurée en ohms par sa capacité électrostatique
mesurée en microfarads, dépasse 15,000, la transmission
devient pratiquement impossible. Pour être dans de bonnes
conditions, il ne faut pas rester beaucoup au-dessous de 5,000 et
ne pas trop s'approcher de 10,000.
On voit ici l'utilité de ces recherches
théoriques, dont les résultats s'expriment dans quelques
lois connues des électriciens ; elles leur donnent des moyens
pratiques de résoudre certaines questions difficiles; ces
quantités mesurables, ohms, microfarads, etc., fournissent
à l'électricité des indications précieuses
; il suffit d'établir des câbles, dans certaines conditions
données, car on sait mesurer dans ces câbles les éléments
dont nous venons de parler.
Entre Londres et Paris, quel câble a-t-on
été conduit à choisir pour obtenir une transmission
convenable ?
La maison Siemens, de Londres, a fait un câble à quatre
conducteurs, dont chacun est fait d'un toron de sept fils de cuivre,
isolé par dos couches de gutta-percha. Ces quatre conducteurs
forment une âme couverte par du fil de jute tanné,
protégé par une armature de seize fils de fer de sept
millimètres de diamètre, le tout enduit d'un mélange
de résine minérale et de sable.
De Londres â Douvres, et de Paris à
Calais, la ligne est aérienne ; les fils sont passés
sur des isolateurs et des poteaux. Dans Paris même, la ligne
est souterraine sur sept kilomètres de longueur entre les
fortifications et la direction des postes et des télégraphes.
Nous parlerons prochainement des appareils téléphoniques
employés aux extrémités de la ligne; à
Londres, on préconise le système dit Gower-Bell ;
à Paris, celui de M. Roulez, qui est nouveau. Rien n'est
encore décidé d'une manière définitive
au sujet de ces appareils.
Le système Gower-Bell a été
appuyé par M. Preece et ses collaborateurs ; le système
Roulez, par M. Amiot et.les ingénieurs français. Tous
les deux ont sans doute leurs avantages et leurs défauts,
mais tous les deux peuvent rendre de bons services.
Comme tous les transmetteurs actuellement en usage (on a donné
le nom de transmetteurs aux instruments qui transforment les sons
articulés, caractérisés par des vibrations
sonores, en courants électriques), ils sont tous deux des
variétés du microphone â charbon du professeur
D.-E. Hughes. Le principe de ce dernier appareil est la variation
de la résistance électrique du charbon sous l'influence
de la pression; cette variation de la résistance du charbon
avait été découverte par Th. du Moncel en 1856
(l'on retrouve toujours ce nom â l'origine de toutes les applications
de l'électricité), et il avait été utilisé
pour la première fois dans la téléphonie par
Edison. Hughes a utilisé dans l'appareil qui porte le nom
de microphone la résistance d'un contact imparfait ; son
invention date de 1878. Tous les transmetteurs sont actuellement
fondés sur ces variations de résistance dans les contacts
imparfaits, variations qui se produisent quand les vibrations d'un
son articulé modifient le contact. Si l'on emploie le charbon,
c'est il cause de ses propriétés physiques ; il ne
s'oxyde pas, ne fond pas, il est mauvais conducteur de la chaleur.
Dans le microphone Hughes, il y a une petite roue en charbon., avec
des sortes de dents, fixée derrière le diaphragme
en bols qui reçoit et transmet les vibrations sonores. Dans
le microphone .Roulez, le microphone est formé par un bloc
de charbon percé de petits trous, remplis des filaments brisés
des fils charbonneux employés dans les lampes à incandescence»
Les bouches de ces petites ouvertures sont couvertes par le diaphragme.
La finesse des filaments charbonneux donne une grande délicatesse
au microphone Roulez.
Nous avons dit que le câble téléphonique
qui relie Londres et Paris a été construit ri. Londres,
par la maison Siemens. Nous dirons, à ce sujet, que cette
industrie de la construction des câbles sous-marins a pris
racine en France. La Compagnie générale des téléphones,
qui a cessé, en 1889, d'exploiter les réseaux téléphoniques
qu'elle avait installés, a établi une usine â
Calais nour la
construction des câbles sous-marins. M. Max
de Nansouty en a donné une description dans le Génie
civil. Veut-on savoir quelle est la valeur des câbles sous-marins
actuellement reposant au fond des mers dans le monde entier ?
Cette valeur s'élève à un milliard de francs,
et pourtant cette industrie n'a que vingt ans d'existence. Il était
vraiment temps que la France ne restât point à la remorque
de l'Angleterre dans la 'construction de ces câbles. L'Italie
nous a déjà précédés; l'Angleterre
a quatre grandes usines, « les frères Siemens »,
le « Telegraph Construction and Maintenance oompany »,
l' « India Rubber Gutta Percha and Telegraph works company
» et « Henley's works ». En Italie, il y a la
Société Pirelli à la Spezzia.
La Société des téléphones
créa une première usine à Bezons, pour fabriquer
les âmes des câbles sous-marins et des côtes.
L'emplacement était peu commode ; on choisit ensuite Calais,
qui a un nouveau port facile d'accès et un grand bassin;
MM. Weyher et Richemond, et M. Brasseur, de Lille, fournirent les
machines â vapeur; aujourd'hui la fabrication peut se faire
couramment; elle n'offre aucune difficulté
spéciale, car il nes'agit que d'entourer un conducteur en
[cuivre d'une gaine isolante et d'une armaturr. La production de
l'usine est calculée pour une longueur de câble de
500 mille marins; un câble transatlantique fournirait à
peine six mois de travail à l'usine.
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