Origine
du mot Téléphone
Composé de télé- et de -phone,
tiré du grec phonê, « voix, son ; langage
» c'est un dispositif permettant de correspondre par la voix à
distance.
Considérez un instant un nom (à la fois
nom et verbe) si courant dans le langage qu'il est peu probable qu'une
journée se passe sans que la moitié, voire plus, de la
population n'y fasse référence.
Ce mot est « téléphone ».
Il dérive de deux mots grecs : l'un signifiant « loin » ;
l'autre « voix » ou « son ».
La Bibliothèque historique américaine du téléphone,
située au 195 Broadway, conserve une lettre d'Alexander
Graham Bell adressée à un correspondant anonyme le
9 avril 1888. Elle commence ainsi :
Monsieur,
Votre note du 7 courant vient de me parvenir. Je serais ravi de
contribuer à la découverte de « l'origine »
et de la date de naissance du mot « Téléphone »
».
L'inventeur se réfère donc à plusieurs sources,
contribuant ainsi à la justification du mot. Il mentionne le
« Téléphonium ou télégraphe musical
de M. Sudre » et le décrit comme « une trompette
ou un clairon audible à cinq kilomètres de distance, permettant
de produire une « parole musicale », selon la combinaison
des sept notes : ré, mi, fa, etc. ».
Il cite le Dr Romershausen, auteur de « Le Téléphone,
un moyen de communication acoustique », qui proposa
en 1838 « un moyen de communication vocale
par
lutilisation dune transmission du son à longue portée
dans des tubes étroits ».
Il mentionne les tubes parlants, proposés par un ecclésiastique
nommé Gautier et un Anglais nommé Dick. Et à propos
de l'instrument de Reis, dont Bell prétendait, soit dit en passant,
qu'il ne transmettait que la hauteur tonale et aucune autre qualité,
et était donc incapable de transmettre une parole authentique,
il écrivait :
« Je n'ai guère besoin de mentionner l'utilisation du
mot « téléphone » par Reis et d'autres
vers 1860 pour désigner un appareil destiné à transmettre
la hauteur musicale, et plus particulièrement celle de la voix
humaine.».
Il n'omettait pas non plus l'utilisation de ce mot par Elisha Gray.
Il écrivait :
à cette époque (1877), un appareil composé
de diapasons et de résonateurs fut présenté dans
ce pays par M. Elisha Gray de Chicago sous le nom de « téléphone ».
Nous donnions tous deux des conférences sur le « téléphone »
en même temps. Il donnait uniquement des conférences sur
le « téléphone », tandis que les
miennes portaient sur le « téléphone électrique
parlant ».
Bell a cité un passage d'une lettre qu'il avait écrite
à Gray, datée du 2 mars 1877, qui a servi de preuve dans
certaines affaires de brevets Bell, comme suit :
« Je n'ai généralement pas fait allusion
à votre nom en lien avec l'invention du « téléphone »
électrique, car nous semblons attribuer des significations différentes
à ce mot. J'applique ce terme uniquement à un appareil
de transmission de la voix (ce qui correspond strictement à sa
dérivation), tandis que vous semblez l'utiliser pour désigner
tout appareil de transmission de sons musicaux par courant électrique.».
Il a également abordé la transmission des sons par des
tiges de bois, des fils, le « télégraphe des
amoureux » et d'autres moyens.
La lettre de Bell est close.
Une phrase, apparaissant au début de la communication, était
la suivante : « J'ai baptisé mon appareil « Le
Téléphone Électrique Parlant », mais
le monde l'a abrégé en « Téléphone »
seul.»
Au vu des événements, cette affirmation a du poids. Car
le mot « téléphone », dans son usage
moderne, résume en trois syllabes toute l'histoire du développement
de la communication vocale, depuis le brevet initial du Dr Bell jusqu'au
téléphone par l'internet.
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